
Matthieu Streliski
22 février 2006

Ma chère Ania,
Un mois après ton départ, je suis enfin capable d'écrire, de t'écrire. Tu savais très bien l'importance que tu avais dans nos vies, imagine le choc de ton départ. Je ne m'en suis pas tout à fait remis. En fait, la période la plus difficile commence.
Et oui, la communication. S'est-il passé un mois dans ces dix ans d'amitié sans que tu rentres en contact avec moi? Telle est ma douleur aujourd'hui. Tu me manques.
De notre première rencontre à HEC, à notre dernier repas avec Fred, 10 jours avant ton départ, j'ai été marqué par ta présence, par ton amitié, par ta beauté, par cette énergie qui n'avaient pas d'égal.
De ton amitié, je garde cette clairvoyance et cette générosité. Tu en avais beaucoup, même si je sais que tu en doutais, comme ces quatre livres en français envoyés lors de ma déprime dans l'hiver humide et pluvieux de Toscane, en 2000. Quel cadeau!
De ta personnalité, je conserve ce formidable culot qui t'a permis d'accomplir tant en étant si jeune. Tu as vécu comme personne. Choisir l'Israël au moment de la seconde Intifada en est un joli exemple, tu ne penses pas.
Je te remercie pour ton énergie, ta volonté, ta générosité. Ton regard (parfois complice), ton sourire bien qu'à jamais gravés dans mon coeur vont terriblement me manquer.
Comme tu as transformé ma vie dans les dernières années, ton départ si rapide marquera ma vie à jamais. Je ne puis vivre de la même façon.
Toujours je t'aimerai. Zawsze.
Czesc,
Ton ami,
Matthieu